" Je voterai Royal mais ce n'est pas un vote d'adhésion"

Je suis à Grenoble pour quelques jours. Il est prévu que j'écrive des articles sur l'élection présidentielle française pour la DH mais visiblement mon chef d'édition m'a oublié... je poste donc mon premier papier ici. Ensuite, ce sera parti pour une journée d'élections... à suivre !

Il pleut des cordes sur Grenoble dans le Sud-Est de la France. Lors d'un repas entre amis ce samedi soir, un seul sujet de conversation ou presque. Qui sera président aujourd'hui. Enfin non. C'est plutôt : quel sera le score de Nicolas Sarkozy. En effet, ici rare sont ceux qui croient en une possible victoire de Ségolène Royal. "Elle ne connait pas assez ses dossiers, Sarko est beaucoup plus cohérent qu'elle", dira l'un des convives.

Arnaud, un jeune trentenaire.qui n'avait jamais vraiment fait de politique, a été charmé par le centriste François Bayrou. Pour le premier tour, il avait collé des affiches et distribué des tracts pour son favori. Une première pour lui. La déception a été grande malgré son beau score. "C'est le seul qui est sincère. Il va falloir choisir quelqu'un d'autre."

Jusqu'à vendredi, Arnaud ne savait pas pour qui il allait voter mais après réflexion il s'est décidé pour la socialiste. "Ce n'est pas un vote d'adhésion mais je veux pas que Sarkozy soit président. Il a dit des choses que je ne peux pas accepter. Je pense à ses propos sur la génétique. Je voterai donc Royal, à contre-coeur. Et je vais me concentrer sur les prochaines législatives."

Il n'est pas le seul à avoir ce raisonnement. On votera Royal mais on affirme déjà que ce sera le candidant UMP qui remporte la palme. A Grenoble, la socialiste devrait donc une nouvelle fois l'emporter. Au premier tour, dans la ville dirigée depuis 1995 par Michel Destot, aussi socialiste, Ségolène Royal avait raflé environ 33 % des vois contre 28 % à son adversaire. "Les gens voteront à gauche parce qu'ils ne peuvent voter à droite, dira encore Catherine, originaire de Namur, petite amie d'Arnaud. Mais il ne faut pas avoir peur de Sarkozy. Tout ce qu'il a dit pendant la campagne, c'est du show. Il sera sûrement plus modéré. Son entourage ne le laissera pas faire..."

Crédit photo : Didier Bauweraerts, Photoscoop.dhblogs.be.


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