Une partie de la presse boycotte le Sporting de Charleroi

Je viens de lire un communiqué qui m'a fait plaisir. Depuis longtemps, je trouve que les sportifs, clubs, fédérations et autres se donnent trop d'importance par rapport à la presse. Certains pensent que nous leur devons tout... et pratique du chantage du style : "Si tu écris un truc négatif, on te parle plus..." J'ai déjà discuté avec certains de mes collègues sur la possibilité d'un boycott. On m'avait dit que c'était impossible mais visiblement, cela n'était pas le cas. Sus au Sporting de Charleroi. Je n'ai pas le temps pour aller interviewer mes collègues sportifs, voici donc une excellente dépêche de l'agence Belga...

Vers l'Avenir-Le Jour-Le Courrier, la Dernière Heure, la Libre Belgique et Sport/Foot Magazine, auxquels "s'associe par solidarité" la rédaction du Soir, ont fait paraître lundi dans leurs éditions un communiqué expliquant que plus "aucune photo de match avec des joueurs portant le maillot de Charleroi" ne sera publiée.

Aujourd'hui dans la DH :

BRUXELLES Pas de photo de Charleroi dans votre journal : les rédactions de Vers l’Avenir, de La Dernière Heure/Les Sports, de La Libre Belgique et de Sport Foot Magazine, auxquelles s’associe par solidarité celle du Soir, ont décidé de ne publier aucune photo dematch avec des joueurs portant lemaillot de Charleroi, à partir de ce lundi. Les journalistes sportifs des quatre médias concernés qui couvrent le Sporting Charleroi en ont plus qu’assez des méthodes de Mogi Bayat, manager général du club, et des membres de son entourage à leur égard : insultes fréquentes, menaces voilées, mépris, traitements discriminatoires. Aucun dirigeant de club ne se comporte comme à Charleroi, aucun ne pose autant de problèmes pour appliquer une convention en vigueur entre la Ligue pro et l’Association professionnelle belge des journalistes sportifs (APBJS).
Cette action des rédactions fait suite à plusieurs rencontres, tentatives de médiation, courriers d’avocats infructueux. Elle est soutenue et encouragée par l’Association des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB).
Les rédacteurs en chef et les journalistes sportifs demandent un accès égal à l’information, du respect pour leur travail et leur intégrité, et la liberté de vous informer en toute indépendance. Est-ce vraiment trop exiger ?

Ce que demandent les rédactions sportives, "par ce geste fort", résume Pascal Alexandre, chef de la rédaction sportive de Vers l'Avenir, à l'agence Belga, "c'est que cesse ce comportement de la part du Sporting de Charleroi dans les faits et les paroles et que l'on puisse avoir accès aux mêmes endroits que nos confrères pour l'interview des joueurs, que ce soit lors des matches, mais aussi durant la semaine. Je ne conteste pas que le Sporting de Charleroi est en train de grandir et prend plus de place, médiatiquement notamment. Mais nous allons transmettre notre position aux partenaires du Sporting de Charleroi pour essayer de faire bouger les choses et d'essayer de sensibiliser aussi l'entourage de Mogi Bayat."

Au journal télévisé de la mi-journée à la RTBF, Mogi Bayat a estimé que "c'est une initiative d'une seule personne de Sport/Magazine, d'une ou deux de la Dernière-les-Sports, et d'une de Vers l'Avenir. Donc, on a une partie de la presse qui se sent exclue ou qui ne se sent pas dans les bons papiers du Sporting de Charleroi parce qu'on continue notre marche en avant s'en s'occuper d'eux et ça, ça les gêne." En radio sur Vivacité, Mogi Bayat a affirmé avoir rencontré l'Association professionnelle belges des journalistes sportifs (APBJS) et "l'APBJS a dit: 'oui, Charleroi a raison ! Charleroi a raison de se comporter comme cela avec la Dernière Heure, Vers l'Avenir et Foot Magazine. Nous n'interviendrons pas. Si Charleroi veut faire des procès, Charleroi le fera. La convention entre la Ligue (professionnelle) et la presse est respectée à Charleroi'."

Ce que réfute l'APBJS, Sportspress.be, "L'Association Professionnelle Belge des Journalistes Sportifs dénonce formellement les propos tenus par M. Mogi Bayat", précise-t-elle dans un communiqué. "Sportspress.be rappelle être intervenue auprès de la Ligue Professionnelle afin de régler le problème. Dans le procès-verbal de la commission mixte, il a été clairement spécifié "que la direction de Charleroi doit assurer la possibilité pour tous les journalistes et notamment ceux qui ne sont pas autorisés aux vestiaires d'interviewer, avant la douche, 3 joueurs désignés et, après la douche, l'ensemble des joueurs dans la zone réservée à la presse," comme prévu dans la convention. Ces conditions, signées par M. Bayat, ne sont toujours pas respectées."

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