15.2.07

Un mur qui divise, aussi en Israël



En juin 2002, le gouvernement israélien a adopté un plan visant à construire une barrière de sécurité en Cisjordanie. Le tracé initial était long de 730 kilomètres. Appelé Mur de la honte par les Palestiniens et leurs partisans, cette barrière est vitale pour la protection des Israëliens contre les kamikazes, selon les dirigeants israéliens. "C'est la moins mauvaise des solutions, explique Carolyn Tal des Réseaux d'actions de citoyens israëliens (ICAN), association apolitique et non-religieuse qui vise à promouvoir Israël. Depuis la construction du mur, le nombre d'attentats est en chute libre. Les tentatives, elles, n'ont pas baissé mais nous arrivons à les stopper aux check-points. Maintenant, nous pourrons peut-être à nouveau discuter avec le camp adverse."



Si ce discours est majoritaire, tous les Israéliens ne sont pas du même avis. "Le conflit actuel est miné parce les deux camps ne se font pas confiance. D'un côté il y a les attentats, de l'autre l'occupation et maintenant ce mur", regrette Muli Peleg, professeur en communication politique mais surtout ex-conseiller de Yossi Beilin, ancien ministre de la Justice israélien initiateur des accords d'Oslo et de l'initiative de Genève. Muli Peleg est aussi co-président d'une association israélo-palestinienne appelée One Voice, mouvement citoyen qui promeut le dialogue et la réconciliation entre les deux nations.

Pour Muli Peleg, le mur est la mauvaise solution trouvée par les politiques pour endiguer le terrorisme. "C'est pour cette raison que les modérés doivent montrer aux deux gouvernements qu'elle est la voie à suivre pour que nous arrivions à vivre en paix. Il faut que la majorité silencieuse, désireuse de vivre une vie normale, exige que l'on sorte de la logique guerrière. Un million de personnes portent déjà ce message des deux côtés de la frontière. Une grande mobilisation est d'ailleurs prévue dans les mois qui viennent, dans les deux pays."



Contrairement à Carolyn Tal, le professeur demande le démantèlement immédiat du mur, qui est pour lui une des pires humiliations que les Palestiniens aient eues à subir. "Il est difficile de négocier avec quelqu'un dont la vie se déroule en prison, ou du moins en partie. Les Israéliens ne doivent pas oublier que lorsqu'ils ont besoin de souffler, ils peuvent aller sur une des magnifiques plages de Tel-Aviv. Les Palestiniens sont, eux, coincés entre un mur, une frontière et des check-points."

Crédit photos : Didier Bauweraerts

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