4.4.06

Merci Monsieur René Haquin



Ce lundi 3 avril, je suis allé pour la première fois de ma vie à Beauraing, dans la province de Namur. Ce petit bled ne m'a pas attiré pour son architecture mais pour un des ses illustres habitants : René Haquin. Ce grand journaliste est décédé jeudi dernier. Je suis donc allé à son enterrement. Voici le mot que j'ai laissé sur le site du Soir :

Un soir, il est venu donner un cours à l'Institut de Journalisme (IDJ), c'était en 1999 ou en 2000. Du haut de mes 20 ans, j'ignorais totalement qui il était. Je dois avouer que j'ai vraiment commencé à lire les journaux à cette époque, impossible donc pour moi de connaître le talentueux René Haquin du Soir. Malgré tout, je me rappelle de cette soirée comme si c'était hier.

J'ai été frappé par une chose : l'énergie de René Haquin. Un petit bonhomme était assis face à une vingtaine de personne. Il semblait assez vieux, il avait les traits tirés. Pourtant, à chaque mot qu'il prononçait, il dégageait un tel enthousiasme, une telle vitalité ! Une vie de journalisme derrière lui ne l'avait nullement blasé ni aigri. En tout cas, il ne nous l'a pas fait sentir. Il racontait ses expériences les plus extraordinaires, les plus folles. Des histoires de juge qu'il réveillait en pleine nuit parce qu'il avait eu une bonne info et qu'il devait la vérifier... Moi qui ne le connaissais pas à l'époque, je n'osais croire toutes ses paroles tant elles semblaient incroyables. Mais cela ne m'empêchait pas de m'émerveiller face à tant de fougue et de plaisir transmis par cet inconnu.

Quand les deux heures de cours se sont terminées, il y eut un goût de trop peu. Je serais bien resté toute la nuit à écouter le vécu de ce grand Monsieur. En l'écoutant, je savais que je ne me trompais pas en me dirigeant vers le journalisme. Par après, j'ai scruté sa signature dans le Soir. Jour après jour. J'ai alors compris pourquoi il avait une telle aura. Quel plaisir de lire ces articles ! Et un jour, pendant les quelques mois que j'ai passé au Soir, je l'ai croisé dans les couloirs : je lui ai reparlé de la soirée qu'il a passé à l'IDJ avec nous et je l'ai remercié pour ce bon moment. Il m'a répondu : C'est moi qui te remercie. Cela me conforte dans l'idée que c'est important de parler avec les jeunes. Bonne chance à toi ! Dans ma courte vie, trois journalistes m'ont marqué de manière indélébile par leurs convictions, leur charisme et leur manière de partager leurs expériences. René Haquin est de ceux-là. Je ne l'oublierai jamais.

Merci encore Monsieur Haquin.


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