17.5.05

Newsweek : erreur ou pression extérieure ?

Sous la pression du gouvernement américain, le magazine Newsweek a désavoué lundi son article sur la profanation présumée d'un Coran à Guantanamo, à l'origine de violentes manifestations, qui ont fait une quinzaine de morts en Afghanistan.

Ce week-end, Newsweek avait reconnu que son article contenait des informations non étayées mais s'était refusé à le désavouer. Le magazine avait admis que le haut responsable américain qui était à la source de l'information, selon laquelle un Coran avait été jeté dans les toilettes du camp de Guantanamo, n'était plus certain de ce qu'il avait avancé. "Nous regrettons que certaines parties de notre article soient erronées et présentons nos sympathies aux victimes des violences et aux soldats américains qui se sont retrouvés au milieu", écrit le rédacteur en chef de "Newsweek", Mark Whitaker, dans une note aux lecteurs.

Je ne suis pas dans les secrets des dieux mais cela ressemble à un beau "retournage de veste" suite au conseil des autorités US. Les Rice, Rumsfeld & co se sont tous laissés aller d'un petit avis assassin sur l'article du Newsweek.

Le journaliste n'aurait pas vérifié toutes ces informations et aurait commis une erreur. Comme si on avait laissé un stagiaire écrire sur un dossier aussi complexe, et qu'il n'avait pas vérifier ses dires ! Et ce haut responsable qui n'est plus certains de ce qu'il a avancé, c'est très pratique !

Bizarrement, plusieurs détenus britanniques de Guantanamo confirment bien la profanation du Coran. L'un d'entre eux, Moazzam Begg a affirmé qu'il était largement connu que les soldats américains profanaient le livre saint des musulmans que ce soit en Afghanistan ou en à Guantanamo.

Alors, Newsweek a-t-il cédé sous la pression ? Ce sont-ils dit qu'il fallait arrêter le bain de sang d'une manière ou d'un autre. Ou peut-être se sont-ils vraiment gourrés ? Dans ce cas-là, pourquoi Whitaker a-t-il dit que son hebdomadaire avait obtenu l’information d’"une source bien informée au sein du gouvernement américain" et que les rédacteurs de l’article, Michael Isikoff et John Barry, avaient cherché à obtenir la réaction de deux responsables du département américain de la Défense. L’un avait refusé de répondre aux questions des journalistes, tandis que l’autre, tout en contestant une autre partie de l’article, n’avait rien trouvé à redire au passage concernant la présumée profanation du Coran.

Quoiqu'il en soit, l'armée américaine n'en fini de se teindre d'une honte sans égale... que les faits qu'il lui soit reprochés soient vrais ou faux ! Etiquette difficile à porter pour une armée qui se veut porteuse de paix !!!