20.1.05

Ukraine : Qui de nous deux ?

Personne n'est sans savoir qu'aujourd'hui, le 26 décembre 2004, se déroule le "3e tour" des élections présidentielles en Ukraine. 37 millions d'Ukrainiens sont à nouveau appelés aux urnes pour départager l'ex-Premier ministre et maintenant leader de l'opposition, Viktor Iouchtchenko, et Viktor Ianoukovitch, premier ministre actuel profondément pro-russe. Un de ces deux hommes va remplacer le président en place Léonid Kouchma. Lequel ? Dans les sondages, tout semble préfigurer à une victoire du camp des Orangistes, celui de Iouchtchenko.

Malheureusement, des rumeurs font déjà état d'électeurs fictifs inscrits à l'est de l'Ukraine, région du pays qui soutient Ianoukovitch. Pour que cette menace ne reste qu'à l'état de rumeur, espérons que les 12.000 observateurs étrangers - un record ! - pourront vérifier que le scrutin se passera selon les normes les plus démocratiques possibles.

Tout cela sera relaté dans tous les médias dès ce soir puisqu'on attend les résultats des premiers sondages dès 20h ce dimanche.

Quel que soit le candidat vainqueur, je pense qu'il ne devra pas oublier son opposant. Si Ianoukovitch l'emporte, j'espère qu'il va tendre la main à Iouchtchenko et non se tourner irrémédiablement vers la Russie de Poutine. Ce serait donner un signal que trop négatif à la population qui soutient l'opposition. Ce serait allumer la flamme de la guerre civile. Et même s'il devait se diriger vers une politique commune avec la Russie, il serait plus sage de ne pas tourner le dos à l'Europe. Poutine est un leader qui dirige sans contestation, être sous son joug ne permet pas de faire des projets à long terme.

D'un autre côté, si Iouchtchenko l'emporte, qu'il n'oublie pas la frange pro-russe de la population. Il ne serait pas bon d'effacer les relations avec la Russie. Bien qu'ils se sentent Ukrainiens, les ressortissants de l'est du pays sont attachés à leurs racines russes. Il vaudrait mieux que Iouchtchenko travaille à l'évolution de l'Ukraine au plan international en privilégiant l'Europe tout en gardant de bons contacts avec le grand frère russe même s'il serait préférable de s'en émanciper un maximum. Evidemment, il serait aussi imprudent de penser que le soutien occidental lui donnerait les pleins pouvoirs s’il devait se faire élire !

Ianoukovitch ? Iouchtchenko ? J’espère personnellement que ce sera le deuxième. Mais que ce soit l’un ou l’autre, il devra se montrer expert dans ce que nous appelons en Belgique … les compromis à la belge…